Dimanche 29 juin 2025, Léon Comlan Basile Ahossi, 3ᵉ vice-président de l’Assemblée nationale et figure de l’opposition Les Démocrates, a publié une « tribune dominicale » intitulée La gifle du Chef de l’État. Dans ce texte, l’élu de Porto-Novo revient sur le limogeage, deux jours plus tôt, de Kègnidé Paulin Akponan, écarté du portefeuille de l’Énergie, de l’Eau et des Mines après des accusations publiques – non étayées – de détournements massifs au sein de son ministère. Le député décrit cette révocation comme « une claque méritée » infligée à un « amateur politique » dont les déclarations avaient créé l’embarras au sommet de l’État .
Dans une prose acérée, Basile Ahossi dépeint l’ancien ministre comme « psychopathe », « nuisible à tous » et « inculte », estimant que feu le général Kérékou aurait peiné à trouver des mots suffisamment durs pour qualifier pareille dérive. L’auteur souligne que Paulin Akponan, par ses outrances, aurait « soulevé le cœur » d’un auditoire jusque-là bienveillant, exposant au grand jour « ses carences et son inculture ». Pour l’opposant, la sortie spectaculaire de l’ex-ministre confirme « l’urgence d’un meilleur filtrage moral et politique » des personnalités appelées à gérer les affaires publiques.
Tout en se déclarant « non-acquis au camp Talon », Ahossi salue néanmoins « la promptitude » du chef de l’État, voyant dans cette décision un acte d’« hygiène républicaine ». Il appelle cependant à élargir le nettoyage : selon lui, certains proches d’Akponan, qui lorgneraient la présidence de l’Assemblée ou la vice-présidence de la République en 2026, portent une part de responsabilité et devraient être écartés à leur tour. Il exhorte également Patrice Talon à garantir des élections législatives et présidentielles « libres, transparentes et inclusives » afin d’ouvrir « une nouvelle expérience » politique pour le pays .
Enfin, le parlementaire conseille à Samou Seïdou Adambi – prédécesseur d’Akponan implicitement mis en cause – de « garder le silence » et d’éviter toute action judiciaire : « Quand un fou fuit avec vos habits et que vous le poursuivez, on vous prend pour son complice », prévient-il. Et de conclure que « d’autres têtes doivent tomber » pour achever cette opération de « salubrité publique ». Une sortie qui, au-delà de la charge personnelle contre l’ancien ministre, témoigne des fractures persistantes au sein de la classe politique béninoise, à un an des grandes échéances de 2026 .