Le couperet est tombé ce jeudi 26 juin 2025. Paulin Akponan, ministre de l’Énergie, de l’Eau et des Mines, a été démis de ses fonctions par le président Patrice Talon. Officiellement présenté comme un simple réaménagement technique, ce limogeage fait suite à une sortie politique pour le moins maladroite, voire suicidaire, le weekend dernier à Parakou. Lors d’un meeting tenu dans le premier arrondissement, Akponan s’en est violemment pris à son prédécesseur, Samou Seidou Adambi, l’accusant de mauvaise gestion et de détournement. Une attaque publique d’une rare virulence, dirigée contre un pilier historique du régime, mais qui, par ricochet, a noirci l’image même du chef de l’État dont Adambi fut un proche collaborateur durant plusieurs années.
Dans un contexte politique où la loyauté et la discipline de groupe sont des valeurs cardinales, cette sortie d’Akponan a été perçue comme un grave manquement à l’éthique de la mouvance présidentielle. Même un novice de la politique aurait évité de critiquer un compagnon de bord et, surtout, un ancien ministre du même gouvernement, au risque de fragiliser l’ensemble de l’édifice. En s’attaquant frontalement à Adambi, Akponan a indirectement remis en cause les choix et la gouvernance du président Talon lui-même, trahissant soit une haine personnelle mal contenue, soit une immaturité politique flagrante. Dans un régime aussi centralisé, un tel faux pas ne pouvait rester sans conséquences.
Aujourd’hui, Paulin Akponan paie au prix fort cette dérive communicationnelle. Il doit certainement regretter une posture politique que rien ne justifie ni ne pardonne. Sa disgrâce soudaine sonne comme un avertissement pour tout membre du gouvernement tenté de confondre tribune politique et défouloir personnel. En politique, la parole est une arme : mal utilisée, elle devient boomerang. Et dans le cas d’Akponan, la sanction est tombée avant même que le débat ne s’installe.