C’est une image qui fait grincer des dents et indigne bien au-delà du royaume de Nikki : le président du Conseil économique et social, Conrad Gbaguidi, a été vu assis dans l’enceinte sacrée du palais impérial… chaussé. Une scène surréaliste, tant elle bafoue les codes culturels les plus élémentaires de l’un des plus vieux royaumes du Bénin. Si l’on peut pointer une faille dans le dispositif protocolaire de l’empereur, il serait irresponsable d’y voir une excuse suffisante pour justifier une telle profanation. À ce niveau de responsabilité, on ne peut plaider ni l’ignorance ni l’imprudence doit éviter d’être chaussé dans une pareille circonstance.
Le plus grave, c’est que le président d’une institution aussi stratégique que le Conseil économique et social, dont la mission touche aussi à la promotion des valeurs culturelles, soit lui-même à l’origine de cet affront symbolique. Ce n’est pas seulement une question de bienséance ou de protocole : c’est un mépris manifeste pour un pan entier du patrimoine spirituel et identitaire de notre nation. Dans un contexte où nos têtes couronnées souffrent déjà d’un abandon institutionnel et d’une récupération politicienne, il est d’autant plus insupportable de voir ceux qui détiennent un fragment du pouvoir républicain manquer de cette retenue que l’histoire exige.
“Ce qui s’est produit à Nikki est tout simplement inacceptable. Il s’agit d’un acte de profanation, une insulte claire à la mémoire, à la tradition et à la souveraineté culturelle d’un peuple. Le palais impérial n’est ni un salon ministériel, ni une estrade de campagne : c’est un espace sacré, gardien d’une histoire pluriséculaire. ” S’indigne certains princes du Barutem.”Y entrer chaussé, c’est piétiner symboliquement l’âme même de la nation. À ce niveau de l’État, il ne s’agit plus d’erreur, mais de déshonneur. Il faut en finir avec cette arrogance républicaine qui méprise les fondements culturels du pays. Le respect du sacré n’est pas une option : c’est un impératif.” Ont ils ajouté