À la veille de la fête de Tabaski prévue pour ce vendredi 6 juin 2025, les fidèles musulmans du Bénin, et particulièrement ceux de Parakou, observent en ce jeudi 5 juin le jeûne du jour d’Arafat. Cette journée sacrée marque l’apogée du pèlerinage à La Mecque et constitue une étape spirituelle majeure, faite de prières intenses, d’implorations et de purification. Dans les mosquées, les foyers et les rues, l’ambiance est empreinte de dévotion malgré la tension économique qui pèse sur les préparatifs de la fête.
Sur les différents marchés et points de vente de moutons à Parakou, le constat est alarmant : les étals sont pleins, mais les acheteurs se font rares. En cause, une flambée spectaculaire des prix. Les fidèles évoquent des tarifs quasiment doublés par rapport à l’année précédente. Là où un mouton moyen coûtait 70 000 à 120 000 francs CFA en 2024, il faut désormais débourser entre 130 000 et 190 000 francs CFA, voire plus. “On dirait que les éleveurs vendent aux riches, pas aux croyants”, soupire Abdoulaye, rencontré au marché de Zongo. La morosité économique, alimentée par la vie chère et le faible pouvoir d’achat, a transformé ce moment de joie en véritable casse-tête pour de nombreuses familles.
Malgré tout, l’espoir et la foi restent inébranlables. Conformément à la tradition islamique, les fidèles disposent encore de trois jours après la fête pour accomplir le sacrifice rituel. Une grâce spirituelle qui apaise les cœurs en difficulté. “On fera le sacrifice, même si c’est le troisième jour. Dieu est grand et Il pourvoira”, lance avec conviction une mère de famille. En attendant, la prière d’Arafat de ce jeudi sera l’occasion de remettre à Allah toutes les souffrances, dans l’espérance d’un lendemain meilleur.