Ce mardi 3 juin 2025, les Sud-Coréens sont appelés aux urnes pour élire un nouveau président à l’issue d’une campagne tendue, marquée par la volonté affichée de renouveler le « contrat social » du pays. Après la destitution controversée de Yoon Suk-yeol et une tentative avortée de coup d’État, cette élection anticipée se présente comme une étape cruciale pour panser les plaies d’une société profondément divisée. Les deux principaux candidats, tous deux issus de formations centristes, promettent de rééquilibrer les pouvoirs entre l’exécutif et le Parlement, afin d’éviter tout retour à l’autoritarisme.
Si les thèmes sociaux comme la protection des travailleurs ou la transition vers une croissance plus verte occupent une place centrale dans les discours, l’électorat reste frappé par une grande absente : la question des inégalités de genre. Dans ce pays pourtant classé dernier de l’OCDE en matière d’égalité hommes-femmes, aucun candidat n’a véritablement mis les femmes au cœur de son programme. Seul Lee Jae-myung a brièvement évoqué les « désavantages structurels » subis par les femmes, sans pour autant en faire une priorité politique, ce qui suscite des critiques dans les milieux féministes.
Au-delà des programmes, c’est l’avenir institutionnel de la Corée du Sud qui se joue ce mardi. L’appel à l’unité nationale, la réforme constitutionnelle et la stabilisation du pays sont les promesses phares d’un scrutin qui cherche à tourner la page d’une instabilité inédite. Reste à savoir si les électeurs feront confiance à des figures issues du système politique pour réformer en profondeur les institutions, ou s’ils opteront pour une rupture plus franche. Le taux de participation, surveillé de près, sera un indicateur clé du degré d’engagement des citoyens dans cette phase de reconstruction démocratique.