Dimanche 25 mai 2025, sur le plateau de l’émission L’Invité de ESAE TV, Me Renaud Agbodjo, avocat de Reckya Madougou et conseiller juridique du parti Les Démocrates, a tiré la sonnette d’alarme sur l’état de santé préoccupant de sa cliente, détenue à la prison civile de Missérété depuis mars 2021. « Reckya Madougou est malade », a-t-il martelé, évoquant notamment des troubles de la vue et un manque d’accès à des soins médicaux appropriés, en dépit de multiples requêtes adressées aux autorités pénitentiaires.
Selon l’avocat, l’ancienne ministre, emprisonnée dans des conditions jugées dégradantes, souffre aujourd’hui de pathologies chroniques développées en détention. Sans entrer dans les détails pour préserver le secret médical, Me Agbodjo a insisté sur la gravité de la situation. Il a lancé un appel direct au chef de l’État, l’exhortant à mettre de côté les différends politiques pour permettre à Reckya Madougou de recevoir les soins adéquats, soulignant que « la fin d’un mandat ne devrait pas se faire dans la douleur ou sur la vie d’un opposant politique ».
Cette sortie médiatique intervient dans un contexte où les appels à la libération de Reckya Madougou se multiplient, tant au Bénin qu’à l’international. Pour rappel, l’ancienne garde des Sceaux et porte-parole du gouvernement sous Boni Yayi avait été arrêtée et condamnée en décembre 2021 à 20 ans de réclusion criminelle pour financement présumé de terrorisme. Une condamnation vivement contestée par plusieurs organisations de défense des droits humains, dont le Groupe de travail sur la détention arbitraire de l’ONU qui, en 2022, avait jugé sa détention arbitraire.
Aujourd’hui, la détérioration de son état de santé remet au cœur du débat la question du respect des droits des détenus politiques au Bénin. L’appel de Me Renaud Agbodjo résonne comme un cri d’urgence, destiné à éviter que cette affaire ne vire au drame sanitaire. Il en appelle à la responsabilité morale et politique du président de la République, pour que l’humanité l’emporte sur la rancune politique.
