C’est depuis Riyad, à la veille d’un sommet inédit avec le président syrien par intérim Ahmed al-Charaa, que Donald Trump a annoncé la levée des sanctions américaines contre la Syrie, ce mardi 13 mai. Une décision inattendue du président américain, justifiée, selon lui, par la volonté de « donner une chance de grandeur » à la Syrie. Le geste aurait été fortement encouragé par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salman, principal médiateur dans cette nouvelle phase diplomatique.
Du côté de Damas, cette annonce est accueillie avec un mélange d’espoir et de prudence. Le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, y voit un « tournant décisif » vers la reconstruction et la souveraineté du pays, après des années de guerre et d’asphyxie économique. Dans les rues, la nouvelle suscite des attentes, notamment en matière de relance économique, de retour du tourisme et de respect des lois. Mais les habitants comme Ahmed, commerçant, appellent à des réformes internes en parallèle d’un éventuel allègement international.
Sur place, l’euphorie reste contenue. Si l’annonce de Donald Trump agit comme un souffle d’air frais dans une capitale exsangue, elle ne dissipe pas les doutes d’une population habituée aux promesses sans lendemain. « On en a eu, des annonces… », rappelle Jamal, serveur à Damas. La rencontre de Riyad pourrait marquer un tournant majeur dans les relations syro-américaines, mais tout dépendra de sa concrétisation officielle et de sa pérennité. Pour l’heure, la Syrie observe, entre espoir fragile et scepticisme enraciné.