Des milliers de personnes ont manifesté ce dimanche 11 mai 2025 dans les rues de Paris pour dénoncer la montée de l’islamophobie en France et rendre hommage à Aboubakar Cissé, jeune Malien tué le 25 avril dernier dans une mosquée à La Grande-Combe (Gard). À l’appel de plusieurs collectifs citoyens, personnalités politiques et associations, la mobilisation a rassemblé une foule dense et émue, brandissant pancartes et slogans appelant à la justice, à la dignité et au respect des musulmans de France. Le cortège, marqué par une forte présence de drapeaux français et palestiniens, a vu défiler des élus de la France Insoumise, dont Jean-Luc Mélenchon, Louis Boyard et Éric Coquerel.
Pour les organisateurs, dont le collectif Red Jeunes représenté par Yassine Benyettou, cette marche était bien plus qu’une réaction émotionnelle : c’est un cri de ralliement contre une islamophobie systémique. « C’est dans nos chairs, dans nos vies quotidiennes, dans l’héritage de nos familles depuis l’époque coloniale », a-t-il déclaré. Le cortège a également mis en lumière les formes invisibles et intériorisées de cette discrimination : les silences, les regards, les barrières à l’emploi, les insultes banalisées. Une pancarte résumait l’angoisse collective : « Le racisme, ça commence avec des mots et ça finit comme Aboubakar ».
Des figures politiques ont aussi pris la parole pour interpeller les autorités. Éric Coquerel a notamment accusé le gouvernement d’attiser les braises d’un climat dangereux. « Il y a une responsabilité directe du ministre Retailleau qui banalise les discours de l’extrême droite. L’islamophobie tue », a-t-il lancé sous les applaudissements. Les manifestants ont réaffirmé leur détermination à ne pas laisser l’oubli s’installer autour de la mort d’Aboubakar Cissé, exigeant des réponses, des actes forts contre la haine, et la reconnaissance officielle de l’islamophobie comme une réalité structurelle à combattre.
Source : RFI