Invité ce samedi 10 mai 2025 sur TV5 Monde, le député béninois Malick Seïbou Gomina a exprimé son inquiétude face à la recrudescence des attaques terroristes dans le nord-ouest du Bénin, notamment après l’assaut contre un poste de police à Kouandé. L’ancien maire de Djougou a salué les efforts de prévention du gouvernement béninois, notamment la lutte contre la radicalisation et l’amélioration de la présence de l’État dans les zones reculées. Il a toutefois regretté que ces efforts restent insuffisants face à une menace mouvante et déterminée.
Selon lui, le “point triple”, cette zone frontalière commune au Bénin, au Niger et au Burkina Faso, est devenue une véritable passoire pour les groupes armés. Malick Gomina déplore le manque de coordination entre les pays concernés et rappelle que le président béninois a tenté, sans succès pour l’instant, de susciter une réponse commune. Il alerte sur le danger d’un isolement stratégique : « Aucun pays ne s’en sortira seul. Il faut une action concertée et une mutualisation des moyens pour faire face à cette progression vers la côte ».
Malgré l’échec relatif de l’Initiative d’Accra, affaiblie par les bouleversements politiques dans la sous-région, Gomina reste optimiste. Il appelle à raviver la coopération transfrontalière, impliquant non seulement le Niger, le Burkina et le Mali, mais aussi le Togo et le Ghana. Il insiste sur l’urgence d’un front uni pour contenir « cette menace aveugle et sans revendication claire », avant qu’elle ne s’installe durablement dans les États côtiers. Pour lui, seule une solidarité africaine sincère peut stopper l’avancée de ce fléau.