Reçu sur le plateau de la télévision Global Africa Télésud, le député béninois Malick Seidou Gomina a brisé le silence sur plusieurs dossiers brûlants de l’actualité politique nationale. Interrogé sur la suspension de l’ancien ministre Samou Seïdou Adambi du Bloc Républicain, le parlementaire a tenu à faire une précision de taille : Adambi n’est pas exclu mais bel et bien suspendu. Une décision collective du Bureau Exécutif National, dont Gomina est membre. Selon lui, certains agissements du ministre ont été jugés contraires aux principes du parti, d’où la mesure conservatoire. Tout en souhaitant son retour dans les rangs, le député a balayé les accusations de monolithisme, affirmant que le parti pratique un véritable dialogue démocratique, loin de l’image d’une “parole unique du chef”.
Le cas Olivier Boko, proche collaborateur du président Talon aujourd’hui incarcéré, n’a pas non plus été éludé. “C’est un frère”, a déclaré Gomina, visiblement ému. Mais pour lui, la fraternité ne saurait justifier l’impunité. Il estime que la justice a tranché et que le débat est clos. Toutefois, il plaide pour un élan de pardon et de réhabilitation, dans le respect des règles républicaines. Cette posture nuancée surprend certains observateurs, qui y voient un signe d’émancipation progressive des cadres de la mouvance présidentielle face aux figures tutélaires du régime.
Sur l’avenir politique du pays, Malick Seidou Gomina a été on ne peut plus clair : Patrice Talon ne briguera pas un troisième mandat. “C’est acté”, martèle-t-il. Il salue l’engagement du chef de l’État à respecter la Constitution, rappelant que le président a lui-même fait inscrire la limitation des mandats dans la loi fondamentale. Une clarification importante à l’heure où les précédents de la sous-région nourrissent la méfiance. Pour Gomina, cette décision consacre la maturité démocratique du Bénin et ouvre une nouvelle page où l’alternance devient une réalité structurelle.
En attendant 2026, le Bloc Républicain, tout comme les autres partis de la majorité présidentielle, s’apprête à désigner un candidat ou un duo de candidats capable de poursuivre “l’œuvre de modernisation” entamée sous Talon. Pas de nom encore, affirme Gomina, mais la conviction que le bilan de la gouvernance actuelle constitue un argument électoral de poids. Du développement des infrastructures à la digitalisation des services publics, en passant par la réforme du système partisan, le député estime que le pays a connu des avancées notables. “Le Bénin a changé, et c’est sur cette transformation que nous allons bâtir la suite”, conclut-il.