Le Bénin recule une fois encore dans le classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters Sans Frontières (RSF). Le pays, qui occupait la 89e position en 2024, tombe à la 92e place sur 180 en 2025, avec un score qui passe de 56,73 à 54,6. Ce classement, fondé sur des données de l’année précédente, confirme une tendance inquiétante : l’environnement médiatique béninois devient de plus en plus restrictif, malgré la présence de multiples organes de presse.
RSF attribue cette dégradation à une diminution significative de la liberté d’expression des journalistes. L’organisation souligne que les professionnels des médias au Bénin travaillent désormais dans un climat de peur et d’autocensure. La diversité apparente du paysage médiatique cache une réalité plus sombre : celle d’une absence de pluralisme réel et d’un cadre juridique instrumentalité pour réduire au silence les voix critiques. Le Code du numérique, notamment, est accusé d’être une arme répressive contre les journalistes, avec des charges souvent floues comme la « diffusion de fausses informations » utilisées à leur encontre.
Outre les entraves juridiques, RSF met en lumière les fragilités économiques du secteur. La presse béninoise peine à survivre face à un marché publicitaire étroit et l’absence de groupes de presse financièrement solides. Cette précarité structurelle rend les organes de presse plus vulnérables à l’influence politique et freine le développement d’un journalisme indépendant et professionnel. Le recul du Bénin dans ce classement doit donc interpeller les autorités sur l’urgence de garantir un environnement libre, sûr et économiquement viable pour la presse.