Dans la nuit du lundi 28 au mardi 29 avril 2025, la ville de Jaramana, en banlieue sud-est de Damas, a été le théâtre d’affrontements violents entre membres de la communauté druze et forces de sécurité syriennes, causant la mort de quatorze personnes. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), le bilan fait état de sept combattants druzes originaires de la ville et de sept membres des forces gouvernementales, dont certains issus de groupes paramilitaires affiliés. Les échanges de tirs ont duré jusqu’à l’aube, plongeant la ville dans un climat de panique et d’extrême tension.
Ces affrontements s’inscrivent dans une série de heurts récents, alors que la communauté druze en Syrie exprime de plus en plus son opposition à la mainmise du pouvoir central sur ses zones d’influence. Des groupes armés issus de cette minorité avaient déjà engagé des accrochages sporadiques avec les forces de sécurité au cours des semaines précédentes. L’embrasement de Jaramana, pourtant longtemps perçue comme un bastion loyaliste sous contrôle étatique, marque une rupture inquiétante dans la stabilité précaire de la capitale syrienne.
Face à la gravité des événements, le nouveau pouvoir islamiste en place à Damas a entamé des négociations d’urgence avec les représentants druzes pour désamorcer la crise. Un accord de cessez-le-feu temporaire aurait été conclu dans la journée du mardi, selon des sources locales, tandis que l’état d’alerte est maintenu dans les quartiers sensibles. Ces violences soulignent à nouveau la fragilité du tissu social syrien et la difficulté du régime à contenir les revendications des minorités dans un pays toujours en quête de paix après plus d’une décennie de guerre.