Jeudi dernier, l’armée béninoise a subi des attaques coordonnées d’une violence inédite, notamment dans la zone des chutes de Koudou, au niveau de la borne triple, et contre une mission militaire en opération d’ouverture de voie vers ce point stratégique du parc W. Les assauts ont visé des positions sensibles situées en pleine zone frontalière, au cœur d’une zone d’opérations déjà sous haute surveillance en raison des menaces terroristes persistantes.
Quelques heures après ces violences, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), une organisation affiliée à Al-Qaïda et désignée comme terroriste par l’ONU, a revendiqué les attaques. Dans un communiqué publié sur ses canaux de propagande, le JNIM affirme avoir tué 70 soldats béninois lors de ces raids, ce qui constituerait le bilan le plus lourd enregistré par le pays depuis le début des incursions terroristes dans le nord. Si le chiffre n’est pas encore confirmé de source officielle, des témoignages locaux évoquent également des pertes humaines importantes, y compris dans les rangs des assaillants.
Depuis, un silence officiel entoure toujours l’événement, mais l’émoi est profond au sein de la population et des forces politiques. Plusieurs partis ont exprimé leur solidarité avec les familles endeuillées, tout en appelant le gouvernement à renforcer les moyens de défense nationale, à accélérer la coopération régionale, et à impliquer davantage les populations riveraines dans la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent. En attendant une réaction formelle des autorités, le pays reste suspendu à l’annonce d’un deuil national ou d’une déclaration présidentielle.