Depuis plusieurs mois, l’ancien président béninois Nicéphore Dieudonné Soglo semble opérer un virage inattendu dans sa posture vis-à-vis du régime de la rupture. Lui qui, jadis, n’hésitait pas à critiquer ouvertement le pouvoir du président Patrice Talon, adopte désormais un ton plus conciliant. À travers diverses interventions publiques et des descentes sur le terrain pour saluer certaines réalisations gouvernementales, l’ex-chef d’État paraît renouer avec un régime qu’il avait longtemps combattu. Un changement qui ne laisse pas indifférent, tant il tranche avec ses prises de position antérieures.
Cette évolution coïncide avec une préoccupation constante qu’il exprime depuis des années : le sort de son fils, Lehady Soglo, ancien maire de Cotonou, en exil depuis ses ennuis judiciaires sous l’ère Talon. À chaque tribune, Nicéphore Soglo revient inlassablement sur la nécessité d’une grâce présidentielle pour son fils. Le rapprochement soudain entre l’ancien président et le pouvoir en place alimente ainsi les spéculations. Ce revirement serait-il une stratégie pour attendrir les hautes sphères de l’État et obtenir un dénouement favorable pour Lehady Soglo ?
Dans les cercles politiques comme dans l’opinion publique, une question se pose désormais avec insistance : ce rapprochement inattendu est-il le prix à payer pour espérer le retour de l’ex-maire de Cotonou ? Les calculs politiques n’étant jamais dénués d’intérêt, il est permis de s’interroger sur la sincérité de ce revirement. Derrière les éloges adressés aux chantiers de la rupture, se cache peut-être une quête personnelle, celle d’un père prêt à tout pour ramener son fils au pays.