Marine Le Pen, figure de proue de l’extrême droite française, a été condamnée le 31 mars 2025 pour détournement de fonds publics dans l’affaire des assistants parlementaires européens. Le tribunal l’a reconnue coupable d’avoir détourné 474 000 euros durant son mandat d’eurodéputée, ainsi que de complicité de détournement de fonds par instigation, en tant qu’ex-présidente du Rassemblement National (RN).
L’affaire repose sur un système de détournement de fonds européens mis en place depuis 2004, sous l’autorité de Jean-Marie Le Pen, son père. Plus de quatre millions d’euros ont été détournés au total sur 12 ans grâce à une série de contrats fictifs. La justice a jugé que les actions de Marine Le Pen et des autres élus impliqués avaient gravement porté atteinte à la démocratie, entraînant une peine d’inéligibilité immédiate.
La question de l’exécution provisoire de cette peine d’inéligibilité a suscité un débat. Le tribunal a considéré qu’il était nécessaire de la rendre immédiatement applicable, malgré le risque que la condamnation ne soit pas confirmée en appel. Les juges ont souligné le « risque avéré de récidive » et l’importance de maintenir la confiance publique dans les institutions démocratiques. En l’occurrence, il serait problématique qu’une personne condamnée en première instance pour atteinte à la probité puisse se présenter aux élections, même si elle devait, par la suite, être innocentée.
Cette décision compromet gravement les ambitions de Marine Le Pen pour la présidentielle de 2027, en lui interdisant l’accès à la scène politique pendant une période cruciale. La condamnation marque un tournant dans sa carrière et soulève des questions sur la viabilité de ses projets à long terme.
Source : RFI