Depuis plusieurs mois, la Police Républicaine du Bénin est sous le feu des critiques en raison d’actes de violence et d’abus répétés sur la population. Des arrestations arbitraires, des tortures et des pertes en vies humaines imputables aux forces de l’ordre ont suscité une vive indignation au sein de l’opinion publique. Face à cette dérive inquiétante, le Professeur Jean-Nazaire TAMA, éminent juriste et spécialiste en droit public, lance un avertissement solennel aux autorités béninoises. Il rappelle que la mission première des forces de sécurité est d’assurer la protection des citoyens et non de se transformer en instruments de répression aveugle.
Dans une analyse approfondie, le Professeur TAMA souligne que le droit à la sûreté est un principe fondamental inscrit dans les textes juridiques internationaux et nationaux. Il met en garde contre une banalisation des atteintes aux libertés individuelles, qui risque d’entraîner une rupture de confiance entre la population et ceux qui sont censés la protéger. Citant les Déclarations des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 et de 1793 puis la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948, il rappelle que l’existence d’une force publique ne se justifie que si elle œuvre pour l’intérêt général, et non pour servir des intérêts partisans ou répressifs.
Le juriste appelle également à une refonte urgente des pratiques de la Police Républicaine afin qu’elle s’aligne sur les principes républicains et démocratiques. Il insiste sur la nécessité pour les agents de respecter la légalité, sous peine de voir leur institution sombrer dans la disgrâce et l’illégitimité aux yeux des citoyens. Selon lui, une police qui outrepasse ses prérogatives et s’adonne à la brutalité institutionnalisée ne fait que semer les germes d’une crise sociale et politique aux conséquences incalculables. Loin d’être un simple problème sécuritaire, il s’agit d’un enjeu de gouvernance et de respect des droits fondamentaux.
Enfin, le Professeur TAMA interpelle directement les autorités béninoises sur leur responsabilité dans cette dérive. Il exhorte le gouvernement à assainir les rangs de la Police Républicaine et à sanctionner fermement les auteurs de bavures. Il plaide pour une formation renforcée des agents aux droits humains et aux principes démocratiques, afin de restaurer la confiance du peuple. Son message est clair : sans un sursaut républicain, la force publique béninoise risque de devenir un outil de terreur, au détriment de l’État de droit et de la stabilité nationale.