Le rapprochement entre Adrien Houngbédji et Boni Yayi intrigue et soulève des interrogations quant à sa portée réelle. En début d’année, c’est l’ancien président Boni Yayi qui s’était rendu chez le leader du Parti du Renouveau Démocratique (PRD), marquant une première étape d’un dialogue qui semblait alors discret. Ce dimanche 16 mars 2025, c’est au tour d’Adrien Houngbédji de rendre la pareille à Boni Yayi, scellant ainsi un échange de courtoisies qui dépasse le simple cadre protocolaire. La durée de leur tête-à-tête et les sujets abordés – notamment la sécurité au nord du pays et la cohésion nationale – traduisent une volonté manifeste de peser dans le débat politique actuel.
Cette double visite, qui s’inscrit dans un contexte politique marqué par des tensions et des recompositions, soulève des hypothèses quant aux motivations des deux anciens présidents d’institutions. Boni Yayi, figure de proue de l’opposition avec son parti Les Démocrates, cherche-t-il à rallier Adrien Houngbédji, dont l’ancrage dans le Sud pourrait constituer un atout stratégique pour de futures échéances électorales ? Ou bien est-ce Houngbédji qui, après des années de relative discrétion, tente de se repositionner en se rapprochant de l’un des principaux opposants au régime en place ?
Quelles que soient les intentions réelles derrière ces échanges, une chose est certaine : cette dynamique pourrait redessiner le paysage politique béninois. La question qui demeure est de savoir si cette alliance naissante se limitera à un cadre consultatif entre anciens dirigeants ou si elle donnera lieu à une entente plus formelle en vue des prochaines batailles électorales. Dans un contexte où la stabilité politique et la démocratie sont en jeu, l’opinion publique reste en attente d’une clarification sur la portée de cette nouvelle complicité entre deux figures majeures de la scène politique béninoise.