L’ancien président philippin Rodrigo Duterte a été remis à la Cour pénale internationale (CPI) ce mercredi 12 mars, après son interpellation à Manille la veille. Il est accusé de crimes contre l’humanité dans le cadre de la guerre sanglante contre la drogue menée sous son mandat, qui aurait causé des milliers de morts. Ses avocats ont immédiatement déposé une requête pour contester son extradition et demander son retour aux Philippines, tandis que la CPI a affirmé son engagement à faire respecter le droit international.
Le procureur en chef de la Cour, Karim Khan, a insisté sur l’importance de cette arrestation, soulignant que « lorsque nous nous unissons (…), l’État de droit peut prévaloir ». Cette déclaration intervient alors que plusieurs voix estiment que la justice internationale manque parfois d’efficacité face aux dirigeants accusés de violations des droits humains. La CPI, critiquée pour son incapacité à interpeller certains chefs d’État, voit dans l’arrestation de Duterte une démonstration de son pouvoir à poursuivre les auteurs présumés de crimes graves, malgré les obstacles diplomatiques et politiques.
De son côté, Rodrigo Duterte a réagi dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, affirmant qu’il assume « pleinement [ses] responsabilités » en tant qu’ancien chef des forces de l’ordre. Tout en reconnaissant que la procédure sera longue, il a assuré qu’il continuerait à « servir le pays » à sa manière. Ce dossier s’annonce comme un test majeur pour la CPI et pourrait redéfinir les rapports de force entre les États et la justice internationale.