Le deuxième jour du procès sur l’affaire Dangnivo a été marqué par une révélation capitale : les résultats de la contre-expertise ADN confirment que le corps retrouvé en 2010 à Womey est bien celui de Pierre Urbain Dangnivo. Lors d’une intervention en visioconférence, l’expert français et médecin légiste Guillaume Monique a présenté les conclusions de ses analyses, réalisées sur des échantillons prélevés auprès des enfants et de proches parents de Dangnivo. La probabilité de filiation atteint 99,99 %, un seuil scientifique qui ne laisse pratiquement aucun doute sur l’identité du défunt.
Les analyses ont comparé l’ADN du corps exhumé avec celui de quatre enfants et de deux parents de Dangnivo. Conformément aux standards scientifiques, une probabilité inférieure à 1 % signifie que l’identité de la personne testée n’est pas reconnue, tandis qu’un résultat supérieur à 99 % valide sans équivoque l’identification. Dans ce cas précis, le taux de 99,99 % indique que les restes retrouvés sont indubitablement ceux de l’ancien cadre du ministère des Finances, disparu dans des circonstances troubles en août 2010. Cette révélation vient renforcer la thèse selon laquelle Pierre Urbain Dangnivo ne serait plus en vie, une affirmation qui pourrait peser lourd dans la suite du procès.
Avec cette nouvelle avancée, le tribunal dispose désormais d’une preuve scientifique de l’identité du corps, ce qui pourrait rebattre les cartes dans l’établissement des responsabilités. La famille de Dangnivo, qui attend la vérité depuis plus d’une décennie, voit ainsi un pan important du mystère se dissiper, même si de nombreuses zones d’ombre subsistent encore sur les circonstances exactes de sa disparition. La suite du procès devra désormais se pencher sur les implications judiciaires de ces résultats et sur le rôle des accusés dans cette affaire qui a profondément marqué l’opinion publique béninoise.