La commune de Djidja, située dans le département du Zou, a abrité ce mardi 11 mars les manifestations nationales de la 10ᵉ édition de la Journée africaine de l’alimentation scolaire (JAAS). Placée sous le thème « Une décennie de l’alimentation scolaire : célébrer le passé, assurer un avenir juste », cette journée a permis de mettre en lumière les progrès considérables réalisés par le Bénin en matière de nutrition scolaire, tout en dessinant des perspectives ambitieuses pour l’avenir.
« Une décennie de l’alimentation scolaire : célébrer le passé, assurer un avenir juste » ; ce thème illustre l’ambition de l’Union africaine d’ancrer durablement la nutrition scolaire au cœur du développement humain. Il invite les nations à valoriser les progrès réalisés tout en renforçant les bases d’un avenir plus équitable pour chaque enfant.
Pour le Bénin, ce thème trouve une résonance particulière, comme l’a exprimé le ministre des Enseignements maternel et primaire, Salimane Karimou. Portant un regard sur le chemin parcouru, le ministre a salué le Programme national d’alimentation scolaire intégré (PNASI), dont les prouesses placent le Bénin parmi les nations championnes en la matière.
De 31% en 2017, le taux de couverture en cantine scolaire est passé progressivement à 51 % en 2018 pour atteindre plus de 75% aujourd’hui. Essentiellement financé sur fonds propres, il bénéficie à 1,4 millions d’élèves, soit plus de 10 % de la population béninoise.
Fort de ces succès, le Bénin se fixe des objectifs encore plus ambitieux pour l’avenir. « A cet effet, la vision du gouvernement est de réaliser le rêve ‘’une école, une cantine’’ pour un taux de 100% de couverture nationale à l’horizon 2026 », dira Salimane Karimou.

Aux commandes du programme des cantines scolaires depuis la rentrée scolaire 2023-2024 l’Agence nationale de l’alimentation et de la nutrition s’est donné cinq priorités clés pour garantir sa durabilité: améliorer la qualité des repas en intégrant des produits locaux enrichis, moderniser les infrastructures des cantines, étendre le programme aux milieux urbains, renforcer la mobilisation communautaire et assurer la pérennisation financière et logistique du programme.
Des impacts concrets sur l’éducation
A Djidja, tour à tour, le directeur de l’école, le président de l’association des parents d’élèves, le premier adjoint au maire de Djidja ont pris la parole pour égrener les bienfaits que procure la cantine aussi bien sur le plan scolaire qu’au niveau de toute la communauté.
Les élèves de l’EPP de Dohouimè, représentés par SchékinaAhanhoto, ont partagé leur expérience et exprimé leur gratitude : « Grâce à la cantine, nous mangeons équilibré, varié et sain. Nous prenons du plaisir à venir au cours malgré la vulnérabilité, car la cantine scolaire nous procure du bonheur. »
Une dynamique locale renforcée
En parallèle de ses impacts éducatifs, les cantines scolaires s’inscrivent également dans une dynamique économique locale. Ali Ouattara, représentant-résident du PAM au Bénin, a présenté des statistiques révélatrices sur les achats directs effectués auprès des petits producteurs locaux :
– 300 tonnes en 2021,
– 900 tonnes en 2022,
– 7 622 tonnes en 2023,
– plus de 8 500 tonnes en 2024.
Ces chiffres traduisent une augmentation de plus de 800 % en seulement deux ans (2022 à 2024). Aujourd’hui, 85 % des aliments utilisés dans les cantines scolaires proviennent de la production locale, contribuant non seulement à l’économie locale, mais aussi à la lutte contre la pauvreté.
Saliou Odoubou, préfet intérimaire du Zou, a insisté sur cette dynamique :« L’alimentation scolaire ne soutient pas seulement l’éducation, elle stabilise également les marchés alimentaires locaux. » a-t-il déclaré.
En mettant en lumière ses réussites à l’occasion de la JAAS 2025, le Bénin réaffirme que l’alimentation scolaire est bien plus qu’une action sociale : c’est un pilier central de l’éducation, de l’égalité et du développement économique pour un avenir prospère et équitable.
Flore Nobime