Le procès tant attendu d’Urbain Pierre Dangnivo a débuté ce mardi 11 mars 2025 au tribunal de Cotonou, avec des déclarations qui jettent une nouvelle lumière sur cette affaire qui hante encore la mémoire collective béninoise.
Un témoin clé, un témoignage explosif
Lors des échanges, le Président de céans interroge Alofa, l’un des principaux accusés :
Président de céans : Connaissez-vous Urbain Pierre Dangnivo ?
Alofa : Non, je ne le connais pas.
Le juge insiste :
Président de céans : Mais avez-vous déjà entendu parler de lui ?
Alofa : C’est uniquement à cause de cette affaire que je suis ici, sinon je ne le connaissais pas auparavant.
Puis, une déclaration fracassante tombe :
Alofa affirme avoir été forcé à endosser la responsabilité de l’élimination d’Urbain Pierre Dangnivo.
“J’ai appris qu’il détenait des informations compromettantes pour le chef de l’État de l’époque… On m’a juste demandé de dire que c’est moi qui l’ai éliminé.”
Un exil forcé vers le Togo ?
Dans un récit saisissant, Alofa décrit une tentative d’exfiltration orchestrée dans des conditions troubles :
“Un jour, vers 4h du matin, on m’a mis une cagoule avant de me faire monter dans un véhicule. On m’a demandé où je voulais aller, j’ai répondu : au Togo. Nous avons roulé pendant longtemps, puis nous nous sommes arrêtés à Hilacondji. Ils m’ont abandonné là.”
Désorienté et sans ressources, Alofa se serait alors dirigé vers la justice togolaise, où il aurait été placé en détention pendant 17 jours, avant d’être ramené au Bénin.
Une affaire aux multiples zones d’ombre
Ces déclarations, si elles sont avérées, remettent en question le récit officiel et suggèrent des manipulations à haut niveau. L’audience, toujours en cours, pourrait réserver d’autres révélations choc, dans une affaire qui reste l’un des grands mystères judiciaires du Bénin.
Source Rollis HOUESSOU/ Grand Mono