Le 5 mars 2025 marque un triste anniversaire pour la démocratie béninoise : quatre ans de détention pour Reckya Madougou, ancienne ministre de la Justice et ex-candidate à la présidentielle de 2021, arrêtée en pleine campagne électorale et condamnée à 20 ans de prison pour des accusations que ses partisans qualifient de purement politiques. Cette figure emblématique de la lutte pour les libertés au Bénin continue d’incarner, aux yeux de nombreux Béninois, la résistance face à l’injustice et à l’arbitraire. Son sort reste une plaie ouverte dans le paysage politique national, où la question des prisonniers politiques demeure une source de crispation et de mobilisation.
En ce jour symbolique, plusieurs voix se sont élevées pour lui rendre hommage et rappeler son combat. Julia Akpaki, vice-présidente chargée des relations féminines du parti Les Démocrates, lui a adressé un message poignant sur sa page Facebook : « Puisque, dans ces moments de la vie sombre, il y a toujours une lueur d’espoir, une étincelle qui brille ; soyez cette étincelle. Je vous connais forte et résiliente, Madame la ministre. » Un message qui reflète le sentiment de nombreuses femmes et militants de l’opposition, qui voient en Reckya Madougou une héroïne injustement persécutée pour son engagement en faveur du pluralisme politique et de la justice sociale. Son nom reste gravé dans la mémoire collective, et malgré son emprisonnement, son influence continue d’inspirer la jeunesse et les défenseurs des droits humains.
Quatre ans après son arrestation, le débat sur la nécessité d’un dialogue politique inclusif pour garantir la libération des prisonniers d’opinion refait surface. De nombreux observateurs, aussi bien au Bénin qu’à l’international, considèrent que la situation de Reckya Madougou illustre l’urgente nécessité de restaurer un climat démocratique serein et de mettre fin aux persécutions contre les voix dissidentes. En attendant, ses soutiens ne désarment pas : des campagnes de sensibilisation, des plaidoyers et des appels à sa libération continuent de circuler. Reckya Madougou, malgré l’enfermement, reste une femme libre dans ses idées et un symbole de résilience pour un Bénin plus juste et plus démocratique.