Et si les anciens Présidents, Vice-Présidents de la République et Présidents du Parlement devenaient automatiquement membres du Conseil constitutionnel après leur mandat ? C’est l’idée originale avancée par Akibou Bassabi Moussé, ancien président du Mouvement des Jeunes pour la Relève du Future (MJRF) sur sa page facebook. Selon lui, cette réforme permettrait de capitaliser sur l’expérience des plus hauts dirigeants du pays tout en renforçant l’indépendance et l’efficacité des institutions. Il suggère également que chaque ancien dirigeant désigne un juriste de haut niveau pour constituer une Commission technique au sein du Conseil constitutionnel, garantissant ainsi une expertise accrue dans l’interprétation et la protection des textes fondamentaux.
Une telle proposition, si elle était mise en œuvre, pourrait avoir des répercussions positives sur la stabilité institutionnelle et la gouvernance démocratique dans de nombreux pays africains, dont le Bénin. En intégrant ces anciens dirigeants à une instance régulatrice de la Constitution, on éviterait leur marginalisation post-mandat et on valoriserait leur expérience pour la consolidation de l’État de droit. Cependant, une telle réforme soulève également des interrogations : ne risquerait-elle pas de transformer le Conseil constitutionnel en un cercle de « sages » issus exclusivement de l’élite politique, au détriment d’une diversité plus large de compétences et de perspectives ?
Avec une pointe d’ironie, Akibou Bassabi Moussé conclut sa réflexion en affirmant que la faim du Ramadan lui joue des tours. Pourtant, derrière cette note humoristique, son idée mérite un débat sérieux. L’Afrique, en quête de réformes institutionnelles pour stabiliser ses démocraties, gagnerait à explorer des pistes innovantes comme celle-ci, tout en veillant à éviter tout risque de mainmise des anciens dirigeants sur les institutions censées garantir l’équilibre des pouvoirs.