Après plusieurs mois de travail, la commission en charge de l’élaboration d’une charte pour la paix et la réconciliation a présenté son projet aux autorités maliennes. Ce document, censé établir les bases d’une réconciliation nationale, repose sur un diagnostic de la situation politique et sécuritaire du pays ainsi que sur des recommandations pour apaiser les tensions. Cependant, le processus a été marqué par un large boycott : plus de 200 partis politiques sur environ 500 ont refusé de participer aux consultations, dénonçant un manque d’inclusivité et de transparence.
Certains acteurs politiques, à l’instar d’Alassane Ag Abba, secrétaire général du parti Codem, critiquent un simulacre de dialogue qui ne résout pas les vrais problèmes. Pour lui, la paix ne peut être imposée par des discussions biaisées où les participants sont réduits au silence. Même son de cloche du côté du Front de Libération de l’Azawad, groupe armé indépendantiste du nord, qui rejette un projet ne prenant pas en compte les réalités locales et les revendications des populations concernées.
Face à ces contestations, le Conseil National de Transition (CNT), qui joue le rôle de Parlement, a appelé à des mesures plus concrètes pour une véritable réconciliation. Parmi leurs revendications figurent le retour à l’ordre constitutionnel, la libération des prisonniers politiques et le retour des exilés. Ces exigences reflètent une méfiance grandissante envers le processus en cours, alors que le Mali peine à sortir d’une crise politique et sécuritaire qui perdure depuis plus d’une décennie.