Trente-six ans après la Conférence des Forces Vives de la Nation, le Bénin se retrouve à un tournant de son histoire politique. Julia Akpaki, vice-présidente chargée des affaires féminines du parti d’opposition Les Démocrates, pose une question lourde de sens : Pourquoi le Bénin d’aujourd’hui doit-il ressembler à celui d’il y a 36 ans ? Revenant sur la période sombre précédant la conférence de 1990, elle rappelle que le pays était alors sous le joug d’un régime autoritaire, où les libertés étaient muselées et où l’opposition était réprimée avec violence. Selon elle, le peuple béninois, qui avait conquis sa liberté et sa démocratie à travers des luttes acharnées, voit aujourd’hui ces acquis s’effriter sous les coups d’un pouvoir qu’elle juge de plus en plus autocratique.
Julia Akpaki dresse un parallèle troublant entre le Bénin d’avant 1990 et celui d’aujourd’hui. Elle dénonce une concentration excessive du pouvoir, une instrumentalisation des institutions démocratiques et une marginalisation systématique des voix dissidentes. Les Démocrates, malgré leur reconnaissance officielle, subissent, selon elle, un traitement discriminatoire, tandis que les partis proches du régime bénéficient de privilèges. Elle critique vivement la répression des manifestations, l’emprisonnement et l’exil forcé des opposants, ainsi que les restrictions croissantes à la liberté de la presse. Ce climat de peur et d’incertitude contraste, selon elle, avec l’enthousiasme et la convivialité qui caractérisaient jadis la vie politique béninoise.
Face à cette situation, Julia Akpaki appelle à un sursaut patriotique pour protéger l’héritage démocratique du Bénin. Elle rend hommage aux figures emblématiques de la Conférence Nationale et à ceux qui ont défendu la démocratie, notamment les anciens présidents Nicéphore Soglo et Boni Yayi, ainsi que d’autres personnalités politiques et juridiques de premier plan. Son message est un appel à la vigilance et à l’engagement citoyen afin d’empêcher le pays de sombrer dans une nouvelle ère de répression et de monopole politique. Pour elle, la démocratie ne se limite pas à des institutions, mais repose sur des valeurs fondamentales comme la participation citoyenne, la liberté d’expression et le respect des droits humains.
Julia Akpaki exhorte enfin les Béninois à s’engager pleinement pour la restauration d’un État véritablement démocratique. Alors que le pays se dirige vers les élections générales de 2026, elle insiste sur l’importance d’un processus électoral inclusif, garantissant une compétition équitable entre toutes les forces politiques. Son discours est un plaidoyer pour une démocratie vivante, où chaque citoyen peut s’exprimer librement et où les institutions jouent pleinement leur rôle dans l’intérêt général. Plus qu’un simple constat, sa déclaration est un appel à l’action, un cri d’alarme face à une démocratie qu’elle estime en péril, et une exhortation à ne pas laisser le Bénin régresser vers les dérives du passé.