Le Conseil de la nation algérien a annoncé, ce mercredi 26 février, la suspension de ses relations avec le Sénat français en réaction à la visite de Gérard Larcher au Sahara occidental. Le président du Sénat français s’est rendu lundi et mardi à Laâyoune, principale ville de ce territoire disputé, où il a réaffirmé le soutien de la France au plan d’autonomie proposé par le Maroc. Cette prise de position, qui conforte la reconnaissance française de la souveraineté marocaine sur cette région, a provoqué la colère d’Alger, fervent défenseur des indépendantistes sahraouis du Front Polisario.
Le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole, est contrôlé à 80 % par le Maroc mais reste revendiqué depuis des décennies par le Front Polisario, qui réclame un référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU. La déclaration de Gérard Larcher, affirmant que « le soutien de la France au plan d’autonomie sous souveraineté marocaine est aujourd’hui acquis » et qu’il représente « désormais la politique de la République française », a renforcé l’irritation algérienne. Cette posture fait suite à la visite « historique » de la ministre française de la Culture, Rachida Dati, mi-février sur le même territoire, illustrant un rapprochement stratégique entre Paris et Rabat.
Face à ce nouvel épisode de tensions entre Alger et Paris, la décision du Conseil de la nation algérien marque une rupture symbolique mais forte dans les relations interparlementaires entre les deux pays. Elle s’inscrit dans un contexte plus large de crispations diplomatiques entre la France et l’Algérie, sur fond de désaccords concernant le dossier sahraoui. Reste à voir si cette escalade affectera d’autres volets de la coopération bilatérale ou si des canaux de dialogue seront maintenus pour éviter un refroidissement plus profond des relations entre les deux nations.