Au Bénin, l’audit du fichier électoral suit son cours sous la supervision d’un comité de pilotage mis en place le 8 janvier 2025. Ce lundi, les membres de ce comité, dirigé par Jean-Baptiste Elias, ont été reçus au palais présidentiel par le chef de l’État, Patrice Talon. Cette initiative fait suite à une requête du parti d’opposition Les Démocrates, qui réclame des garanties pour un scrutin transparent et inclusif en 2026. En autorisant cette opération en 2023, le président Talon avait répondu à une exigence clé de l’opposition, soucieuse d’éviter toute irrégularité dans le processus électoral à venir.
Jean-Baptiste Elias, connu pour son engagement dans la lutte contre la corruption, a tenu à clarifier la nature de cette mission : « Il s’agit d’un travail technique et scientifique qui n’a rien à voir avec les connotations politiques ». Cette déclaration vise à rassurer l’ensemble des acteurs politiques sur l’impartialité de l’audit, alors que les tensions électorales restent vives au sein de l’opinion publique. Le comité s’attelle donc à une évaluation rigoureuse des outils techniques du fichier électoral, afin de garantir sa fiabilité et d’assurer un processus électoral sans contestation majeure.
Lors de la rencontre, Patrice Talon a lui aussi insisté sur l’importance d’un travail strictement technique, mettant en avant la nécessité d’un audit basé sur des critères objectifs. Toutefois, l’opposition ne se limite pas à la question des outils techniques : elle réclame également une relecture du Code électoral, modifié en mars 2024, qu’elle juge défavorable à une participation équitable de toutes les forces politiques. Cette revendication, bien que distincte de l’audit en cours, s’impose comme un point central du débat préélectoral.
Alors que les préparatifs des élections générales de 2026 s’accélèrent, l’issue de cet audit et les réponses apportées aux exigences de l’opposition seront déterminantes pour la crédibilité du processus électoral. La balle est désormais dans le camp des institutions chargées d’organiser le scrutin et de garantir un climat de confiance entre les acteurs politiques. Reste à savoir si les conclusions de l’audit suffiront à apaiser les tensions ou si de nouvelles négociations seront nécessaires pour assurer une élection véritablement inclusive.