Mahmoud Sallah, leader du Front patriotique pour la libération (FPL), a été arrêté le dimanche 23 février 2025 à Qatrun, dans le sud de la Libye, par les forces du maréchal Khalifa Haftar. Cinq de ses hommes ont également été capturés lors de l’opération, qui intervient dans un contexte de pression accrue contre les groupes armés opérant dans la région sahélo-libyenne. Connu pour son opposition au régime militaire en place au Niger, Sallah dirigeait depuis 2023 un mouvement réclamant le retour à l’ordre constitutionnel et la libération de l’ancien président Mohamed Bazoum.
Depuis plusieurs mois, le FPL traversait une période de fragilité, marquée par la reddition de plusieurs combattants et la baisse de son influence. L’organisation s’était illustrée en revendiquant une attaque contre le pipeline Niger-Bénin en juin dernier, un acte qui avait accru la surveillance internationale sur ses activités. L’arrestation de son chef pourrait marquer un tournant décisif, réduisant encore davantage la capacité du mouvement à poursuivre ses actions armées. Certains analystes estiment que cette capture pourrait également redessiner les rapports de force entre les factions rebelles et les autorités nigériennes.
L’interpellation de Mahmoud Sallah soulève néanmoins des interrogations sur la coopération sécuritaire entre les forces libyennes de Haftar et les régimes sahéliens. Selon Jalel Harchaoui, chercheur au Royal United Services Institute, cette arrestation s’inscrit dans une dynamique plus large de répression des groupes armés jugés menaçants pour la stabilité régionale. Reste à savoir quel sort sera réservé à Sallah et si son arrestation pourrait ouvrir la voie à un affaiblissement durable du FPL ou, au contraire, raviver certaines tensions au sein de l’opposition nigérienne en exil.