Face à l’intensification des attaques terroristes contre les forces armées béninoises dans le nord du pays, l’état-major a décidé d’adapter sa stratégie. Le dispositif « Mirador », mis en place en 2022 pour contenir la menace jihadiste, fait l’objet d’une réévaluation approfondie. Cette décision intervient après plusieurs assauts meurtriers qui ont coûté la vie à au moins 45 soldats depuis le début de l’année. Le général de division Fructueux Gbaguidi s’est rendu une nouvelle fois dans la zone pour superviser les ajustements tactiques et renforcer la coordination des unités déployées selon RFI.
Dans cette dynamique, des experts militaires étrangers ont été conviés à Cotonou pour auditer le dispositif sécuritaire en vigueur. Leur mission consiste à identifier les failles de « Mirador » et proposer des améliorations adaptées aux nouvelles tactiques des groupes terroristes. L’un des principaux défis reste la sécurisation des vastes zones frontalières avec le Burkina Faso et le Niger, où les assaillants profitent d’un terrain favorable pour opérer. L’option d’une coopération militaire renforcée avec ces pays est de plus en plus évoquée, bien que les relations diplomatiques avec Niamey et Ouagadougou se soient détériorées ces derniers mois.
L’armée béninoise est donc à un tournant décisif dans sa lutte contre le terrorisme. Une refonte de son dispositif de défense, couplée à une stratégie de collaboration régionale efficace, pourrait lui permettre de reprendre l’ascendant face aux groupes armés. Pour l’heure, la population du Nord Bénin demeure sous tension, entre inquiétude et espoir d’une riposte militaire plus efficiente afin de rétablir la sécurité dans la région.