L’Union des Jeunes Avocats du Bénin (UJAB) a dénoncé, lors d’un point de presse tenu le lundi 10 février 2025 à Cotonou, l’inaction de l’État face au non-paiement des avocats commis d’office depuis 2020. Cette situation compromet gravement le droit à un procès équitable, car seuls les accusés capables de rémunérer un avocat peuvent actuellement bénéficier d’une défense. Selon Maître Natacha Balley, porte-parole de l’UJAB, le silence des autorités sur cette question met en danger la crédibilité du système judiciaire béninois et viole les engagements internationaux du pays en matière de droits de l’homme.
Au-delà du non-paiement des avocats, l’UJAB s’inquiète également d’une récente décision de la Cour constitutionnelle, qui autorise désormais le jugement de personnes accusées de crimes sans la présence d’un avocat, en cas de défaillance de la commission d’office. Une décision perçue comme une régression inquiétante du droit à la défense et une atteinte flagrante aux principes fondamentaux de la justice pénale moderne. L’Union rappelle que la présence d’un avocat est une obligation légale et un pilier du droit à un procès équitable. Cette jurisprudence risque de créer un dangereux précédent en matière de protection des droits des accusés.
Face à cette impasse, l’UJAB exige que le gouvernement honore ses engagements en réglant les indemnités dues aux avocats commis d’office depuis plus de quatre ans. L’Union appelle également les acteurs judiciaires, les organisations de défense des droits de l’homme et l’ensemble de la société civile à se mobiliser pour empêcher que cette situation ne devienne la norme. À défaut d’une réaction immédiate, c’est l’accès même à la justice qui pourrait être réservé aux seuls citoyens capables de se l’offrir, creusant ainsi davantage les inégalités devant la loi au Bénin.