Avec 36,8 millions de visiteurs étrangers en 2024, le Japon a battu un record historique, surpassant largement les 32 millions de touristes de 2019, selon l’Organisation japonaise du tourisme, rapporte RFI. Cette explosion touristique s’explique notamment par la faiblesse du yen, qui a atteint son niveau le plus bas depuis 2008 face à l’euro et son plus faible niveau en 34 ans face au dollar. Cette situation économique a transformé le Japon en une destination plus abordable pour les visiteurs étrangers.
Si cet afflux touristique constitue une aubaine pour l’économie japonaise, avec des dépenses générant des revenus considérables et stimulant les régions rurales, il pose également des défis conséquents. L’augmentation de la demande a entraîné une hausse des prix dans les zones populaires, une saturation des infrastructures hôtelières et des tensions sur les transports publics. Les résidents locaux commencent à exprimer leur mécontentement face à cette pression croissante sur leur quotidien.
Pour faire face à ce phénomène de surtourisme, le Japon a introduit des mesures telles que des taxes de séjour, un quota quotidien de visiteurs pour des sites emblématiques comme le mont Fuji, et des droits d’accès pour limiter la surfréquentation. Ces initiatives visent à préserver les sites naturels et culturels tout en régulant l’afflux touristique. Toutefois, avec l’objectif ambitieux d’accueillir 60 millions de touristes d’ici à 2030, le pays devra innover pour concilier attractivité et durabilité.
Le gouvernement japonais se trouve désormais à un tournant stratégique. Il doit capitaliser sur ce succès touristique tout en s’assurant que la qualité de vie des habitants et la préservation de l’environnement ne soient pas sacrifiées. Le défi sera de transformer ce surtourisme en un levier de développement durable, en repensant les pratiques actuelles pour assurer un équilibre entre économie et bien-être local.