Le président français Emmanuel Macron est au cœur d’une vive polémique après ses propos jugés condescendants sur « l’ingratitude » de certains pays africains envers Paris. Le capitaine Ibrahim Traoré, chef de la junte au Burkina Faso, n’a pas tardé à réagir avec véhémence, affirmant lundi 13 janvier que Macron avait « insulté tous les Africains ». Selon lui, les critiques du président français témoignent d’une méconnaissance de l’histoire et d’un mépris persistant envers les anciennes colonies, notamment celles qui aspirent à rompre avec l’influence française.
Pour le capitaine Traoré, Emmanuel Macron devrait faire preuve d’humilité face à l’histoire partagée entre l’Afrique et la France. « S’il y a bien un ingrat, c’est bien lui », a-t-il lancé. Il a rappelé que la prospérité actuelle de la France repose largement sur les sacrifices des ancêtres africains, soulignant le rôle déterminant des colonies dans la construction de l’empire français. « S’il n’est pas athée, il devrait prier chaque matin les Africains, car c’est grâce à nos ancêtres qu’il existe aujourd’hui une France », a martelé le dirigeant burkinabé, dénonçant une arrogance incompatible avec les principes de respect mutuel entre nations.
Ces déclarations, fortement applaudies dans plusieurs cercles panafricains, reflètent une exaspération croissante face à une politique française jugée paternaliste et déconnectée des réalités africaines contemporaines. Elles interviennent dans un contexte de retrait militaire français de plusieurs pays de la région, symbole d’une dégradation des relations entre Paris et ses anciennes colonies. Plutôt que de s’enfermer dans des accusations de « rejet », Emmanuel Macron est invité à reconnaître le droit des peuples africains à décider de leur avenir, sans ingérence ni leçons moralisatrices.