Le Bénin est en deuil depuis le mercredi 8 janvier 2025. Une attaque djihadiste, survenue au niveau du point triple à Banikoara, a coûté la vie à une trentaine de militaires béninois. Cet événement tragique, qui illustre une fois de plus la menace sécuritaire dans le nord du pays, a plongé de nombreuses familles dans le chagrin. Cependant, le contraste entre cette douleur collective et le mutisme des autorités béninoises est frappant. Alors que le pays se préparait aux manifestations nationales des Vodundays, le Chef de l’État Patrice Talon, accompagné de la Vice-présidente Mariama Chabi Talata et du président de l’Assemblée nationale Louis Vlavonou, a pris part aux célébrations sans émettre un mot de compassion ou de reconnaissance pour ces soldats tombés au front.
Face à ce silence officiel, plusieurs figures politiques et partis d’opposition ont rapidement réagi, exprimant leurs condoléances aux familles éplorées et saluant le sacrifice des militaires pour la défense de la nation. En revanche, le gouvernement semble ignorer le besoin de reconnaissance et de solidarité nationale. L’absence de décisions symboliques, comme la mise en berne des drapeaux, laisse perplexe. Ces soldats, qui ont donné leur vie pour le pays, méritent un hommage à la hauteur de leur engagement. Les Béninois, eux, s’interrogent : comment une nation peut-elle aspirer à se construire sur des valeurs d’unité si elle ne pleure pas collectivement ses héros ?
L’attente du peuple est claire : une réaction forte et humaine de la part du Chef de l’État, chef du gouvernement et chef suprême des armées. Ce drame ne peut être balayé sous silence. Au-delà des discours, des actions concrètes sont nécessaires pour honorer la mémoire des défunts et apporter un soutien visible à leurs familles. En ces temps de deuil national, le Bénin a besoin d’une direction qui témoigne non seulement de sa force, mais aussi de son humanité.