Le limogeage de Samou Seidou Adambi par le président Patrice Talon marque un tournant décisif dans l’équilibre politique de la Rupture, particulièrement dans la 8ᵉ circonscription électorale et, plus largement, dans le septentrion. Ministre aux performances reconnues, Adambi a su, au fil des années, bâtir une base solide grâce à sa proximité avec les populations et son engagement pour le développement. Ses réalisations dans le secteur stratégique de l’eau et de l’énergie, combinées à sa capacité à fédérer, ont fait de lui un acteur clé non seulement au sein de l’appareil gouvernemental, mais également dans les dynamiques locales.
La perte de cette figure emblématique expose la Rupture à une fragilisation dans une région où les alliances se construisent sur la constance et la capacité des leaders à incarner les aspirations populaires. En effet, Adambi ne se contentait pas d’être un technocrate performant ; il était aussi un relais politique indispensable pour consolider les assises du pouvoir dans le Borgou et au-delà. Des communes comme Parakou, N’dali, et Tchaourou voyaient en lui un véritable défenseur de leurs intérêts, et son éviction pourrait raviver des tensions latentes ou créer des ouvertures pour l’opposition.
Si la vision de Patrice Talon pour une gouvernance efficace repose sur le renouvellement des équipes, ce départ pourrait néanmoins affaiblir la Rupture dans une région stratégique où les élections se gagnent par la mobilisation des bases. Il ne s’agit pas simplement de remplacer un ministre, mais de combler le vide laissé par un leader respecté et ancré dans le tissu social et politique local. Dès lors, la question qui se pose est celle de savoir comment le gouvernement entend préserver ses acquis dans une zone où Adambi a durablement marqué les esprits.