La suspension de Samou Seïdou Adambi, ministre des Mines et vice-président du Bloc Républicain (BR), a créé une onde de choc au sein de la classe politique béninoise. Cette décision, prise par le Bureau Exécutif National du parti lors d’une session extraordinaire le 5 janvier 2025, intervient à une période cruciale, à la veille des élections générales de 2026. Si le BR justifie cette mesure par des « actions solitaires » de l’intéressé qui entraveraient le fonctionnement des structures du parti, nombreux sont ceux qui s’interrogent sur l’opportunité et les conséquences politiques de cette décision.
Samou Seïdou Adambi n’est pas une figure politique mineure. Originaire de Parakou, il y jouit d’un soutien indéfectible qui en fait un acteur incontournable dans cette ville stratégique pour le BR. Au-delà de son ancrage dans le Borgou, Adambi est également une personnalité influente dans le septentrion et dans certaines localités du sud du pays, où son charisme et ses actions de développement ont forgé une solide base électorale. La suspension d’une telle personnalité, à quelques mois des échéances électorales majeures, pourrait fragiliser le parti dans des zones où il a déjà du mal à rivaliser avec l’opposition.
Pour beaucoup, cette décision pourrait saper l’unité et la dynamique du BR, au moment où le parti devrait renforcer ses rangs pour affronter les élections de 2026. La base militante risque de se diviser, et l’opposition pourrait exploiter cette fragilité pour gagner du terrain. Au-delà des différends internes, le timing et la portée de cette suspension suscitent des inquiétudes. Le BR a-t-il réellement mesuré l’impact de cette mise à l’écart sur son avenir politique ? La question reste posée, tandis que les regards se tournent vers les prochains mouvements du parti et du désormais ex-vice-président Adambi.