Lors de la présentation de ses vœux pour 2025 à ses partisans, l’ancien Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga, limogé en novembre 2024, a réaffirmé sa présence sur la scène politique tout en soufflant le chaud et le froid. Accusé de malversations financières dans un rapport du Vérificateur général, il a tenu à répondre avec ironie : « Est-ce que quelqu’un manque de jugeote jusqu’à penser qu’un Premier ministre qui a fait près de quatre ans, il n’a volé que 35 millions ? ». Une déclaration qui reflète son mépris pour les accusations portées contre lui, tout en tentant de rallier ses partisans à sa cause.
Choguel Maïga n’a pas hésité à dénoncer ce qu’il qualifie d’acharnement contre ses proches et les abus présumés du pouvoir en place. « Il faut éviter les abus. Tout pouvoir qui tombe dans les abus, c’est sa fin », a-t-il averti, prônant la gouvernance par la vertu plutôt que par la peur. Bien qu’il se soit montré critique envers la gestion actuelle, il a pris soin d’adresser des éloges aux forces armées maliennes. Selon lui, ces militaires restent indispensables pour la stabilisation et la souveraineté du Mali : « Sans eux, en ce moment précis, on n’allait jamais faire aboutir notre combat », a-t-il affirmé, signifiant ainsi son attachement à leur rôle clé.
L’ancien chef du gouvernement semble déterminé à maintenir une présence active dans le paysage politique malien. Tout en exprimant des réserves sur les méthodes actuelles de gouvernance, il n’a pas caché son ambition de continuer à peser sur le débat public. Sa posture ambiguë, oscillant entre critiques acerbes et louanges calculées, révèle sa stratégie pour se repositionner en vue des échéances politiques à venir, dans un contexte malien toujours marqué par des tensions entre les civils et la junte au pouvoir.