Dans un discours historique prononcé le 31 décembre 2024 à l’occasion des festivités du Nouvel An, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a annoncé la fin de la présence militaire étrangère sur le sol sénégalais à compter de 2025. Selon le chef de l’État, cette mesure s’inscrit dans une volonté affirmée de renforcer la souveraineté nationale et de repositionner le Sénégal comme un acteur majeur et indépendant dans le domaine de la sécurité en Afrique de l’Ouest. “J’ai instruit le ministre des Forces armées de proposer une nouvelle doctrine de coopération en matière de défense et de sécurité”, a-t-il déclaré, évoquant un cadre de partenariat basé sur des principes renouvelés de respect mutuel et de non-dépendance.
Cette décision intervient dans un contexte géopolitique tendu, marqué par des remises en question croissantes des interventions étrangères en Afrique. Depuis plusieurs années, des voix s’élèvent au Sénégal et ailleurs pour dénoncer la présence prolongée des bases militaires étrangères, souvent perçues comme des entraves à la souveraineté des États. Bassirou Diomaye Faye semble répondre à ces préoccupations tout en anticipant une réorganisation stratégique des forces armées sénégalaises. En effet, des experts estiment que cette mesure pourrait ouvrir la voie à une coopération plus équitable avec d’autres nations africaines et des organisations multilatérales, renforçant ainsi l’autonomie régionale en matière de défense.
Selon une analyse publiée par Jeune Afrique, cette décision pourrait également avoir des implications diplomatiques significatives, notamment avec des partenaires comme la France et les États-Unis, historiquement présents au Sénégal pour des raisons stratégiques. Si cette annonce est saluée par certains comme un pas vers une indépendance renforcée, elle soulève néanmoins des interrogations sur la capacité du pays à gérer seul certains défis sécuritaires, notamment la lutte contre le terrorisme dans la région sahélienne. Alors que 2025 s’annonce comme une année charnière, le Sénégal se prépare à réécrire une nouvelle page de son histoire, portée par un leadership audacieux et une vision résolument panafricaniste.