Le président Patrice Talon prononcera son discours sur l’état de la nation le 20 décembre prochain devant les députés à Porto-Novo. Un rendez-vous annuel attendu avec scepticisme par de nombreux Béninois. Depuis son arrivée au pouvoir en 2016, le magnat du coton a imposé une gouvernance jugée réformatrice, mais souvent décriée pour ses effets sur les conditions de vie des citoyens. Alors que l’économie traverse des turbulences marquées par une hausse des prix et une crise sociale persistante, les attentes autour de ce discours restent limitées. Beaucoup anticipent un exercice protocolaire sans annonces majeures ni réponses concrètes aux préoccupations populaires.
Du côté de l’opposition comme dans certains cercles de la mouvance présidentielle, le constat est unanime : la question centrale reste la crise politique et économique qui secoue le pays. Des citoyens appellent au dénouement des tensions provoquées par l’exclusion de figures politiques majeures et par les réformes controversées. Parmi les attentes pressantes figure le retour des exilés politiques, un sujet qui polarise les débats. L’opinion publique se demande si Patrice Talon osera évoquer cette problématique dans son discours ou s’il maintiendra le cap d’un silence stratégique, laissant ces questions en suspens.
Face à ces défis, le discours du 20 décembre apparaît comme une occasion pour le président de rassurer une nation divisée et inquiète. Pourtant, le doute plane : que dira-t-il pour convaincre un peuple lassé par les promesses non tenues et les réformes jugées impopulaires ? Tandis que les opposants préparent déjà leurs critiques, même les partisans du régime attendent des signaux clairs sur la vision à court et moyen terme pour sortir le pays de l’impasse. À quelques jours de cet événement, les Béninois retiennent leur souffle, mais l’interrogation demeure : le président leur offrira-t-il des réponses ou seulement un discours bien rodé ?