Les récentes nominations de ministres-conseillers par le président Patrice Talon n’ont pas échappé aux critiques. Parmi les personnalités désignées, on retrouve essentiellement des caciques du régime, des figures bien connues qui occupent depuis longtemps les rouages du pouvoir. Des noms comme celui de Janvier Yahouédéhou, emblématique de la sphère politique béninoise, illustrent cette continuité. Une telle composition, sans surprise ni audace, semble davantage refléter une stratégie politique visant à consolider les alliances que l’intention de renouveler les élites ou d’apporter des idées novatrices.
Ce manque de renouveau a alimenté des déceptions dans l’opinion publique. Beaucoup espéraient voir émerger des visages inconnus, des technocrates ou des personnalités issues de la société civile, capables d’insuffler une nouvelle dynamique. Au lieu de cela, la liste des nommés maintient une certaine inertie, confirmant la tendance du régime à privilégier les fidèles et les cadres bien ancrés dans son appareil politique. Cette approche, bien que logique dans une optique de stabilité, peut donner l’impression que les ambitions de rupture, si souvent prônées, ne s’appliquent pas au choix des conseillers.
En persistant dans cette voie, le gouvernement risque de s’isoler davantage des attentes populaires. Un élargissement des profils, basé sur des critères de compétence et d’innovation, aurait permis non seulement de diversifier les approches, mais aussi de renforcer la crédibilité des institutions. En l’état, ces nominations, perçues comme sans saveur ni audace, traduisent une gestion politique prudente mais en décalage avec la soif de changement exprimée par une partie de la population.