Déjà confrontés à de multiples défis liés aux aléas climatiques, aux coûts des intrants agricoles et à la fluctuation des prix sur les marchés, les agriculteurs béninois voient aujourd’hui leurs espoirs s’étioler davantage. La récente décision gouvernementale de restreindre le transport des produits agricoles, justifiée par des préoccupations de contrôle et de sécurité, a plongé ces travailleurs de la terre dans une profonde détresse. “Nous avions déjà la tête dans l’eau avec nos difficultés quotidiennes. Cette mesure, au lieu de nous aider, vient alourdir notre fardeau”, confie un paysan de la région de Parakou.
Pour les agriculteurs, cette restriction a des conséquences désastreuses sur la commercialisation de leurs produits. Incapables de transporter librement leurs récoltes vers les grands marchés, ils sont désormais contraints de les écouler à perte, souvent à des intermédiaires peu scrupuleux. “L’agriculteur ne peut plus aller vendre son produit directement. Cela devient une peine de plus pour nous”, déplore un autre cultivateur. Cette situation freine non seulement leurs revenus, mais met également en péril l’approvisionnement des consommateurs en produits frais, affectant ainsi l’ensemble de la chaîne alimentaire.
Les organisations paysannes dénoncent une décision prise sans concertation avec les principaux concernés, réclamant des mesures d’accompagnement pour atténuer l’impact. Elles plaident pour une politique plus inclusive qui tienne compte des réalités du terrain. En attendant, les agriculteurs, déjà épuisés par une succession de mauvaises récoltes, tentent de s’adapter tant bien que mal à ce nouveau coup porté à leur subsistance. “Si rien n’est fait, c’est toute la production agricole qui sera paralysée”, avertit un leader du secteur.