Dans une intervention remarquable, l’honorable Habib Woroucoubou, au nom du groupe parlementaire Les Démocrates, a livré une analyse critique du projet de budget 2025, dénonçant les failles d’une gouvernance qu’il qualifie de “sans vision stratégique”. Selon lui, les axes stratégiques annoncés par le régime de la rupture — transformation économique, gouvernance et bien-être social — n’ont abouti qu’à des résultats décevants, marqués par une économie primaire stagnante, un secteur industriel embryonnaire, et une dépendance persistante aux importations. Il pointe notamment la fermeture brutale des magasins de soja et le retour du délestage, symboles, selon lui, d’un manque de coordination entre politique agricole et ambition industrielle.
Le député a également critiqué l’impact social des politiques budgétaires, qualifiant le gouvernement d’insensible à la détresse des populations. Il a souligné l’explosion des prix des produits de première nécessité, qui écrase le pouvoir d’achat, alors que les revenus stagnent. Dans des domaines clés comme la santé et l’éducation, il observe une baisse des investissements, soulignant un système éducatif en crise, incapable d’atteindre les objectifs de développement. Ces carences, selon lui, trahissent l’absence de priorités cohérentes pour répondre aux besoins fondamentaux des citoyens.
Enfin, l’honorable Woroucoubou a mis en lumière ce qu’il perçoit comme un effondrement de l’État de droit et une mauvaise gouvernance. Il a dénoncé l’opacité dans la gestion des marchés publics, l’abus des marchés de gré à gré, et un endettement public croissant dont l’impact économique reste faible. Sur le plan politique, il déplore une démocratie affaiblie par des exclusions et des restrictions des libertés fondamentales. Selon lui, ce budget illustre une rupture entre le discours gouvernemental et la réalité vécue par les Béninois, appelant à une gestion plus inclusive, transparente et résolument orientée vers le développement durable.