Ce mercredi 4 décembre 2024, la commune de N’Dali, précisément à Sirarou, a accueilli une session pratique novatrice organisée par le Ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche (MAEP) sur l’utilisation des drones en agriculture. Cette formation, inscrite dans le cadre de l’agriculture de précision, a mobilisé des cadres du ministère, des experts en technologie et des acteurs agricoles autour d’une ambition commune : moderniser et rendre plus efficace le secteur agricole béninois.
Une formation en plusieurs phases
Selon Jerry N’Djigou, expert consultant en drones et télépilote certifié, cette initiative s’inscrit dans un processus de montée en compétence des cadres du MAEP. Les participants avaient déjà suivi une première phase théorique pour comprendre les bases du pilotage de drones et de la collecte de données. Une deuxième étape s’est déroulée à Dakar, au Sénégal, pour obtenir des certifications spécifiques. Cette session pratique marque la troisième phase de ce programme ambitieux.
L’objectif principal est de permettre aux participants de maîtriser non seulement le pilotage des drones, mais également le traitement des données collectées grâce à des logiciels spécialisés. Ces outils permettent de générer des cartes précises, notamment des cartes d’indices de végétation et de traitement, indispensables pour optimiser l’usage des intrants, planifier les récoltes et améliorer la productivité des cultures.

Une expérience pratique enrichissante à la ferme Ask Agro
La ferme Ask Agro, dirigée par Arouna Salifou Kamilou, a été choisie comme cadre pour cette phase pratique. Située à 7 kilomètres de Sirarou et s’étendant sur 150 hectares, elle cultive principalement du maïs, du manioc, du sorgho, du soja et du riz. Cet environnement réel a permis aux stagiaires d’appliquer les connaissances acquises et de découvrir l’impact direct des drones sur l’analyse des sols et la gestion des cultures.
Arouna Salifou Kamilou s’est réjoui des retombées de cette expérience : « Grâce à l’utilisation des drones, nous avons une vision plus claire de nos terres. Ces technologies nous permettent d’analyser la qualité des sols, leur capacité à accueillir certaines cultures et même la température du sol. Cela transforme radicalement notre façon de travailler. »

Des experts internationaux au rendez-vous
La formation a été supervisée par des formateurs de haut niveau, dont Jerry N’Djigou et Abdelaziz Lawani, professeur à l’Université du Tennessee et directeur de Global Partners. Ce dernier a salué la motivation des cadres béninois : « Rarement avons-nous vu des participants aussi déterminés et curieux. Cette formation marque le début d’une longue aventure vers une agriculture de précision au Bénin. »
Une technologie au service du développement agricole
Les participants, eux, n’ont pas caché leur enthousiasme face aux possibilités offertes par ces nouvelles technologies. « Cette formation ouvre de nouvelles perspectives pour accompagner les producteurs et optimiser les rendements agricoles », a confié un participant.

Toutefois, les experts s’accordent à dire que des formations complémentaires seront nécessaires pour renforcer ces compétences. « Ces quelques jours de pratique ne suffisent pas pour maîtriser tous les aspects de cette technologie. Nous recommandons une continuité dans les sessions de formation », a conclu Jerry N’Djigou.
Un avenir prometteur
Cette initiative du MAEP traduit l’engagement du gouvernement béninois à moderniser son agriculture. Elle est également un exemple concret de collaboration entre expertise locale et internationale, en vue d’atteindre une sécurité alimentaire durable.
Le MAEP entend poursuivre ses efforts pour intégrer davantage les technologies innovantes dans ses stratégies agricoles. La ferme Ask Agro, véritable pionnière en la matière, espère jouer un rôle central dans cette transition vers une agriculture plus précise et compétitive.



