Le décès tragique du jeune Fayçal à Parakou suscite une onde de choc et une profonde indignation au sein de la population et des élus nationaux. Le mardi 19 novembre 2024, son corps sans vie a été découvert dans le quartier Nima, accompagné de sa moto et de son casque. Selon des témoignages largement relayés sur les réseaux sociaux, Fayçal aurait été interpellé par des policiers pour un contrôle de routine avant d’être brutalement tabassé et embarqué. Quelques heures plus tard, il était retrouvé mort, loin des locaux de la police.
Cette situation alarmante soulève de nombreuses questions, d’autant que des indiscrétions évoquent un refus de la victime de déverrouiller son téléphone, point de discorde qui aurait conduit à cette tragédie.
Face à la gravité des faits et à l’ampleur des interrogations, Habib Woroucoubou, député du parti Les Démocrates, a saisi l’Assemblée nationale pour interpeller le gouvernement. Dans une déclaration conjointe avec d’autres députés de l’opposition, il exige des réponses claires et des mesures fermes.
Les questions adressées au gouvernement
- Explications de la police : Comment les forces de l’ordre expliquent-elles la mort de Fayçal, qui se trouvait sous leur contrôle la veille de son décès ?
- Identification des responsables : Qui sont les policiers impliqués dans l’interpellation et l’embarquement du jeune homme ?
- Progrès de l’enquête : Quelles démarches ont été entreprises pour élucider cette affaire ?
- Respect des droits citoyens : Sur quelles bases légales un citoyen peut-il être contraint de déverrouiller son téléphone par la police ?
- Lutte contre les bavures : Quelles mesures sont prévues pour prévenir et éradiquer les violences policières, qui ternissent l’image des forces de l’ordre ?
- Transparence de l’enquête : Une commission d’enquête bipartite (Assemblée nationale et ministère en charge de la sécurité publique) sera-t-elle mise en place pour garantir une investigation impartiale et objective ?
Une opposition unie face à l’impunité
Habib Woroucoubou est soutenu dans cette démarche par d’autres figures clés du parti Les Démocrates, telles que Raouf Sariki, Nouréni Atchadé et Henri Houdété. Ils appellent à des réponses immédiates et à une réforme structurelle pour restaurer la confiance des citoyens dans les institutions sécuritaires.
Cette affaire intervient dans un contexte où les bavures policières semblent se multiplier, renforçant le sentiment d’insécurité et d’injustice parmi la population. Les députés exigent que des sanctions exemplaires soient prises contre les auteurs de tels abus, afin de réaffirmer l’État de droit et protéger les droits fondamentaux des citoyens béninois.
La mort de Fayçal ne doit pas rester un simple fait divers. Elle doit servir de catalyseur pour une réforme profonde des pratiques policières et une prise de conscience collective sur le respect des droits humains au Bénin.