Dans une récente interview accordée à Eden TV, Ousmane Batoko, ancien président de la Cour suprême du Bénin, a exprimé de vives inquiétudes concernant la situation politique actuelle du pays. Il a décrit un climat d’instabilité, marquée par un manque de clarté et de transparence, qui plonge la population dans l’incertitude.
Des institutions en crise et un manque de transparence
Selon Batoko, le Bénin traverse une période critique où les institutions censées réguler la vie politique semblent fragilisées. Il pointe du doigt un système de gouvernance dysfonctionnel qui, loin d’apporter des réponses aux préoccupations des citoyens, alimente un climat de méfiance. « Personne n’a les bonnes informations pour rassurer la population », a-t-il déclaré, soulignant l’absence de communication claire et fiable de la part des autorités.
L’ancien président de la Cour suprême s’est également attardé sur la récente tentative de coup d’État, un épisode sombre dans la vie politique béninoise. Batoko a dénoncé l’opacité entourant cette affaire, évoquant un flou qui empêche la population de comprendre la gravité des faits et leurs implications pour la démocratie béninoise. « C’est comme si tout se passait dans une boîte noire. Le manque de transparence nuit à la cohésion nationale », a-t-il affirmé.
Un système en décalage avec les réalités des citoyens
Dans ses propos, Batoko n’a pas hésité à qualifier la situation de « troublante et confuse ». Il déplore le fossé grandissant entre les dirigeants et les citoyens ordinaires, les premiers ne parvenant pas à adresser les véritables problèmes du pays. « Il y a quelque chose que je qualifierais d’ubuesque, que personne ne comprend, en particulier le Béninois lambda », a-t-il martelé, regrettant que la population se retrouve désemparée face à un système qu’elle ne parvient plus à décoder.
Un appel à la transparence et à la reconstruction de la confiance
Face à ce climat de suspicion généralisée, Ousmane Batoko a appelé à une refondation des pratiques politiques, en insistant sur la nécessité de restaurer la confiance entre les gouvernants et les gouvernés. Pour lui, cela passe par un retour à la transparence et par la réouverture d’un véritable débat public sur les questions nationales. « Il est urgent que le Bénin se ressaisisse, que les responsables prennent des mesures pour sortir le pays de cette spirale d’incertitude », a-t-il ajouté.
L’ancien président de la Cour suprême a conclu son intervention en appelant à un sursaut national. Il a exhorté les autorités à poser des actions concrètes afin d’apaiser les tensions et d’offrir une direction claire pour l’avenir du pays. Pour Batoko, l’heure est grave, et des mesures fortes s’imposent pour garantir la stabilité et le développement du Bénin.