L’activiste panafricaniste Kémi Séba, président de l’organisation Urgences Panafricanistes, a été arrêté ce 14 octobre 2024 à Paris, alors qu’il se trouvait dans un restaurant. Selon un communiqué officiel de l’organisation, Kémi Séba était en France pour une série de rencontres avec des opposants politiques béninois, dans le cadre de sa tournée internationale.
Un agenda international interrompu
Cette tournée, axée sur la sensibilisation des diasporas africaines à travers l’Europe, devait souligner l’importance de soutenir les mouvements souverainistes des peuples afro-descendants. Kémi Séba avait déjà effectué plusieurs étapes importantes en Turquie, en Azerbaïdjan, ainsi qu’en Espagne et en Belgique, où il avait rencontré diverses organisations de la société civile et donné plusieurs interviews. L’activiste prévoyait de conclure sa campagne par une intervention au Conseil des droits humains à Genève.
Cependant, à Paris, où il s’était rendu pour rencontrer des figures de l’opposition politique béninoise et rendre visite à un proche malade, il a été interpellé par des agents de la Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI), accompagnés d’Hery Djehuty, un autre militant panafricaniste.
Une arrestation qui suscite des interrogations
Le communiqué de l’Urgences Panafricanistes souligne que Kémi Séba disposait d’un visa de type D, lui permettant de circuler librement dans l’espace Schengen. Les circonstances exactes de son arrestation restent floues, mais l’organisation a précisé que les chefs d’inculpation retenus contre lui et Hery Djehuty seront dévoilés lors d’une conférence de presse imminente.
L’arrestation de Kémi Séba a rapidement suscité des réactions dans la sphère panafricaniste. Connu pour ses prises de position radicales contre la Françafrique et ses critiques virulentes à l’égard des gouvernements africains jugés trop proches de l’ancien colonisateur, l’activiste n’en est pas à sa première confrontation avec les autorités européennes ou africaines.
Un militant panafricaniste controversé
Kémi Séba, de son vrai nom Stellio Capo Chichi, est une figure emblématique du panafricanisme contemporain. Ses actions et ses discours en faveur de la souveraineté des peuples africains lui ont valu une popularité grandissante, mais aussi de nombreuses inimitiés, notamment avec certains dirigeants africains et des autorités françaises.
En 2017, il avait été expulsé du Sénégal pour avoir publiquement brûlé un billet de franc CFA, dénonçant ainsi la monnaie qu’il considère comme un symbole de la domination néocoloniale française en Afrique de l’Ouest.
Quelles répercussions ?
L’arrestation de Kémi Séba à Paris relance le débat sur la place des activistes panafricanistes en Europe et sur les relations entre la France et ses anciennes colonies africaines. Le fait qu’il soit arrêté alors qu’il était censé rencontrer des opposants politiques béninois pourrait jeter une lumière nouvelle sur les rapports entre les autorités françaises et béninoises, notamment en ce qui concerne la gestion des mouvements dissidents à l’étranger.
Urgences Panafricanistes annonce des mobilisations en soutien à son leader dans les heures à venir et assure que cette arrestation ne freinera en rien leur lutte pour l’émancipation des peuples afro-descendants.
À suivre
Les prochaines heures seront cruciales pour comprendre les véritables raisons de cette interpellation et les conséquences qu’elle pourrait avoir sur la scène panafricaniste. Une conférence de presse est attendue, et les partisans de Kémi Séba continuent de suivre la situation de près, réclamant la libération immédiate de leur leader.