Le point de presse tenu par le procureur spécial de la CRIET, Elonn Mario Metonou, le 25 septembre 2024, a marqué un tournant dans l’enquête sur le coup d’État déjoué au Bénin. Selon les propos du procureur, un compte bancaire contenant 105 millions de francs CFA, prétendument lié au Commandant de la Garde Républicaine, aurait été découvert à la NSIA Banque Côte d’Ivoire. Cette déclaration a rapidement suscité des réactions, notamment celle de la banque elle-même.
Ce jeudi 26 septembre, dans un communiqué officiel signé par Jean Kacou Diagou, Président du Groupe NSIA, la banque a catégoriquement démenti ces affirmations. La NSIA précise qu’aucun compte bancaire n’a été ouvert au nom de la personne citée dans les révélations de la CRIET. Elle clarifie que le concerné est uniquement détenteur d’un contrat d’assurance « NSIA Prestige » d’une valeur de 55 millions de francs CFA, bien loin des 105 millions annoncés par le procureur.
Le procureur Metonou, lors de son intervention, a fermement soutenu les conclusions de l’enquête menée par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), mentionnant que des transactions financières suspectes avaient été identifiées dans le cadre de cette tentative de déstabilisation. Il a évoqué des preuves matérielles, obtenues par les services de renseignement et la coopération internationale, qui pointaient vers des financements occultes liés à cette affaire.
Cette divergence entre les chiffres avancés par la CRIET et ceux fournis par la NSIA suscite de nombreuses questions. Comment expliquer une telle différence dans les montants et les faits rapportés ? Y a-t-il eu une erreur dans la transmission des informations ou une confusion entre différentes formes d’actifs ?
Le public béninois reste dans l’attente de clarifications plus précises, d’autant que l’affaire du coup d’État déjoué revêt une importance capitale pour la sécurité nationale. Ce différend met également en lumière la complexité des enquêtes financières transnationales, où les institutions bancaires et les autorités judiciaires doivent collaborer de manière rigoureuse pour garantir la transparence et l’exactitude des informations.