Olivier Boko, compagnon historique de Patrice Talon dans sa conquête du pouvoir, a été arrêté dans la nuit du 23 au 24 septembre. Depuis plusieurs mois, il faisait l’objet d’une surveillance accrue de la présidence.
Proche parmi les proches
Aux alentours de 2 heures du matin, ce 24 septembre, Olivier Boko a été appréhendé par des hommes armés et cagoulés près du ministère des affaires étrangères alors qu’il conduisait un Range Rover. Quelques instants auparavant, le président Patrice Talon l’avait invité à se rendre à son domicile. Depuis cette arrestation, il est détenu au secret, tout comme le colonel Dieudonné Tévoédjrè, patron de la garde républicaine. Cette arrestation coïncide avec celle d’Oswald Homeky, ancien ministre des sports, détenu par la brigade criminelle. Homeky est perçu par la présidence comme un fervent soutien à une éventuelle candidature de Boko à la présidentielle de 2026.
Olivier Boko était sous enquête de la Direction des services de liaison et de la documentation (DSLD) depuis au moins deux mois. La division des opérations spéciales (OS) de cette direction pourrait avoir joué un rôle clé dans ces interpellations. Pamphile Zomahoun, ancien patron de la DSLD et proche de Boko, avait été limogé en avril avant d’être nommé “envoyé spécial pour Haïti”. Il a été remplacé par Orphée Hounkanrin, un allié de Talon et du général Bertin Bada, directeur du cabinet militaire. Ce dernier était l’un des rares informés de l’arrestation de Boko, dont les activités étaient particulièrement surveillées.
La présidentielle de 2026 en toile de fond
L’anniversaire somptueux de la fille d’Olivier Boko, célébré aux États-Unis en août 2024, aurait irrité l’entourage de Talon. Ces dernières semaines, l’attention s’est portée sur le patrimoine de Boko, longtemps en charge des dossiers sensibles du président. Romuald Wadagni, ministre des finances, a été chargé d’enquêter sur les actifs de Boko, avec le soutien de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif).
Depuis avril, la relation entre Patrice Talon et Olivier Boko s’est nettement détériorée. Boko, qui n’a jamais eu de titre officiel, affichait ouvertement son ambition présidentielle pour 2026. Un récent séjour à Paris lui avait permis d’établir des contacts stratégiques en vue de cette échéance. Patrice Talon n’a pas toléré cet activisme, le considérant comme une trahison. Une réunion organisée en avril au domicile du président pour calmer la situation n’a pas eu l’effet escompté. Talon avait même conseillé à Oswald Homeky de se distancer de Boko, en vain.
Source Africa intelligenc