Le dossier Steve Amoussou au Bénin soulève de nombreuses interrogations quant à la conduite judiciaire. Les récents développements mettent en lumière l’utilisation d’agents secrets pour arrêter des personnes, même hors du territoire national. Depuis l’éclatement de cette affaire, dans l’opinion, cela soulève des inquiétudes sur les méthodes utilisées.
L’une des questions clés soulevées est de savoir comment des mains des ravisseurs, Steve Amoussou après son kidnapping le 12 août dernier en terre togolaise, s’est retrouvé dans les liens de la justice. Les ravisseurs étaient-ils en liaison avec la justice ? Même si au terme du procès expéditif organisé par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme le mardi 3 septembre, deux ravisseurs de Steve Amoussou ont été condamnés à une peine de 24 mois dont 12 fermes, et une amende de 5 millions selon les informations, l’on ne peut s’empêcher de demander si ce n’est plutôt pas la réaction du Procureur de Lomé qui a poussé la justice béninoise à initié ce procès. D’ailleurs comment les prévenus ont-ils été convoqués par la Criet ? La justice était-elle déjà en contact avec les ravisseurs sous mandat d’arrêt international ? Puisque d’après les informations ces derniers se sont rendus librement à la Cour. Qui les a convoqués ? Et comment ?
De plus, un autre point de controverse concerne le fait que la justice semble se concentrer uniquement sur le cas des deux personnes sans chercher à identifier et poursuivre les autres ravisseurs présumés impliqués dans l’affaire de Steve Amoussou. Car selon les témoignages, deux autres individus étaient cagoulés au moment de cet enlèvement. La justice béninoise serait-elle partisane de moindre effort ? Tout un ensemble d’éléments semblent réunis pour y voir une complicité.
Mieux, les chefs d’accusation dressés par le Procureur spécial de la Criet proviennent de quelle plainte ? A la connaissance de l’opinion, aucune plainte ni une convocation encore moins un mandat d’arrêt ne portait ces accusations. Du moins, le gouvernement semble désormais se débarrasser d’une épine de son pied avec l’enlèvement de Steve Amoussou accusé d’être ‘‘Frère Hounvi’’ auteur des chroniques hostiles au régime de la rupture.
Malheureusement, ces questionnements restent sans réponse, ce qui alimente les doutes concernant la nature réelle des faits et le déroulement de l’enquête.