Le climat politique béninois est une fois de plus marqué par un incident diplomatique majeur, suite à l’enlèvement de Steve Amoussou à Lomé, la capitale togolaise. Lundi 12 août 2024, Martin Rodriguez, activiste bien connu, alertait l’opinion publique sur ce qu’il a qualifié de « kidnapping du frère Hounvi ». Dans son message, il a tenu le Président Patrice Talon pour responsable de la sécurité et de l’intégrité physique de ce compatriote enlevé en territoire étranger.
Quelques jours après cette alerte, Maître Baparapé, avocat de la victime, a révélé que Steve Amoussou se trouve désormais en garde à vue à la Brigade Économique et Financière (BEF), après avoir été kidnappé par un groupe de quatre individus à Lomé.
Cet incident a déclenché une vive polémique au sein de l’opinion publique béninoise, certains affirmant que l’opération avait été menée avec la complicité des autorités togolaises, tandis que d’autres réfutent cette version.
Le 17 août 2024, le Procureur de la République du Tribunal de Grande Instance de Lomé a confirmé, via un communiqué diffusé sur la chaîne de télévision publique togolaise “TVT”, que Steve Amoussou a bel et bien été victime d’un enlèvement orchestré par un groupe de Béninois, en complicité avec une femme béninoise installée à Lomé et un jeune étudiant togolais.
Face à ces révélations, Sabi Sira Korogone, figure de proue de l’opposition béninoise, n’a pas manqué de réagir avec fermeté. Dans une déclaration enflammée, Korogone a déploré ce qu’il considère comme une nouvelle atteinte à l’image du Bénin, un pays qui, selon lui, a perdu de son prestige international sous l’actuel régime.
« Nous sommes passés d’un État vivant en harmonie avec ses voisins à un État en conflit permanent avec son environnement. La démocratie, autrefois notre fierté, est désormais en lambeaux. Nous devons saisir cette occasion pour restaurer l’honneur de notre pays », a-t-il déclaré.
Korogone appelle ses compatriotes cités dans cette affaire à se soumettre à la justice togolaise et à répondre aux accusations portées contre eux. Il a également demandé aux autorités judiciaires togolaises de mener des enquêtes approfondies, y compris l’audition des officiers de police béninois qui ont eu Amoussou sous leur garde.
Enfin, Korogone a tenu à rappeler au peuple béninois l’importance de rester vigilant et patriote, soulignant que cet incident pourrait bien être « la goutte d’eau qui fait déborder le vase » pour exiger des comptes à ceux qui gouvernent.