(Un mandat d’arrêt requis contre les ravisseurs principaux).
Enfin ! Les autorités togolaises brisent le silence au sujet de l’arrestation ou du kidnapping d’un citoyen béninois en terre togolaise, en la personne de Steve Amoussou. À travers un communiqué télévisé, les autorités judiciaires togolaises ont informé le public des circonstances de l’enlèvement de Steve Amoussou et ont partagé les résultats d’une enquête judiciaire ouverte à ce sujet.
En effet, Steve Amoussou, de nationalité béninoise, qui séjourne à Lomé au Togo depuis quelques années, a été enlevé par des individus non identifiés, le lundi 12 août 2024 aux environs de 21h, alors qu’il sortait de son immeuble pour effectuer une course. Pour mieux comprendre les réelles circonstances de cet enlèvement crapuleux, les autorités judiciaires togolaises ont ouvert une enquête conduite par le service central de recherche et d’investigation criminelle.
Selon le communiqué lu à la télévision togolaise, les premiers éléments de l’enquête révèlent que les quatre individus ayant kidnappé Steve Amoussou sont de nationalité béninoise et ont reçu le soutien de deux autres personnes pour mener à bien leur opération. L’une de ces personnes, de nationalité béninoise, se nomme Clebo Témitokpè Priscilla, esthéticienne établie à Lomé, tandis que l’autre est un étudiant de nationalité togolaise, travaillant occasionnellement comme conducteur de taxi-moto à Lomé.
D’après les résultats de l’enquête, Priscilla Clebo était chargée d’identifier l’appartement où résidait Steve Amoussou et de l’attirer vers les ravisseurs. Elle a donc été interpellée par la justice togolaise, ainsi que le jeune étudiant qui, en toute connaissance de cause, selon le communiqué, a assuré le service de transport de l’un des acteurs de l’enlèvement les dimanche 11 et lundi 12 août 2024. Une perquisition au domicile de ce dernier a permis de retrouver une paire de menottes, qu’il affirme appartenir aux ravisseurs.
Par ailleurs, Priscilla Clebo Témitokpè et le jeune étudiant ont été présentés au parquet de grande instance de Lomé le 23 août 2024. Ces deux suspects ont été accusés d’enlèvement et de complicité d’enlèvement. Ils ont donc été inculpés et placés sous mandat de dépôt.
Quant aux quatre ravisseurs de nationalité béninoise, trois ont été identifiés. Il s’agit de Ouanilo Jérôme Medegan Fagla, directeur général de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information et athlète du MMA, Géraud Gbaguidi alias Jojo, manager de Vano Baby, et Gimmy Gnandaho, athlète des arts martiaux MMA. Ils sont activement recherchés par Interpol pour le kidnapping d’un citoyen béninois vivant au Togo. Un mandat d’arrêt a donc été émis contre eux par l’État togolais.
Il faut préciser que Steve Amoussou, quant à lui, a été remis aux autorités policières une fois arrivé au Bénin le mardi 13 août 2024. Il a été gardé à vue à la Brigade économique et financière (BEF) avant d’être présenté au procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) le mardi 20 août dernier.
Trois chefs d’inculpation ont été retenus contre lui : harcèlement par voie électronique, initiation et publication de fausses nouvelles, et provocation directe à la rébellion. Une autre audience est prévue le 7 octobre 2024. Steve Amoussou a été placé sous mandat de dépôt et séjourne désormais à la prison civile de Ouidah où il a été transféré depuis la prison civile d’Akpro-Missérété.
A.O